J'en suis déjà à mon dixième texte publié sur ce site et je vous avoue être plutôt satisfait : sur douze jours je n'en ai raté que deux. Je souhaitais aujourd'hui vous partager mon ressenti sur ce défi que je me suis donné. Je suis particulièrement admiratif de l'élégance avec laquelle plusieurs auteurs manient la langue et cela fait assez longtemps qu'il m'arrive d'écrire des petits morceaux d'histoires, de nouvelles ou de poèmes dans mon temps libre, mais ce n'étais jamais dans l'idée de les publier ou de les faire lire. Ce n'est pas non plus, à mon sens, la même démarche que dans l'écriture d'un journal intime ou autre chose similaire mais plutôt comme une envie de m'essayer à cet art relativement peu répandu. Cependant, plusieurs choses diffèrent lorsque j'écris mon "texte du jour" de lorsque j'écrivais sans but précis.
Tout d'abord c'est bien évidemment le fait de savoir que ce que j'écris va être lu et interprété par d'autres, c'est une pression non négligeable qui me force à me relire plusieurs fois et à certaines fois peser mes mots pour éviter une sur-interprétation que je ne visais pas. Mais surtout, c'est très souvent une peur de ne pas avoir assez d'inspiration pour continuer à alimenter des textes - surtout que ce confinement ne semble pas prêt de s'arrêter - ou de publier quelque chose d'une qualité médiocre, uniquement pour respecter cette promesse que je me suis faite. C'est par exemple le cas du texte #04 qui est probablement celui qui me plaît le moins, je l'ai écrit à la fin d'une journée plutôt fatigante et je me suis forcé à publier ces quelques lignes dans le seul but de ne pas manquer un jour. C'est un dilemme intéressant que je rencontre assez souvent depuis le début : je procastine l'écriture de mon texte toute la journée et ensuite j'hésite entre sacrifier quelques heures de sommeil et me forcer à écrire ou m'allonger dans mon lit devant Netflix. Et bien que je n'ai, à ce jour, partagé le lien de ce site qu'avec très peu de gens, je pense sincèrement que si mon défi était resté complétement personnel, je l'aurai abandonné depuis très longtemps. Autrement dit, c'est le fait de savoir que d'autres personnes verront que je n'ai pas tenu ma promesse qui me force à la tenir. J'écris plus depuis le début de ce confinement qu'à n'importe quelle période de ma vie et c'est grâce à ce défi qu'une histoire comme celle de la grande laverie auquelle je pensais depuis longtemps prend finalement forme. Ensuite il y a la peur de décevoir, que ce soit vous ou moi-même et contrairement aux textes que j'écrivais pour moi seul, une fois que je publie mon texte, je me suis donné comme règle de ne pas le modifier ou le supprimer comme je l'aurai fait pour les textes que je n'aime aujourd'hui pas beaucoup, tels que l'introduction #0 ou le texte #4 mentionné précedemment. C'est un sentiment très étrange et plutôt perturbant que de savoir qu'un texte qui ne me plaît plus à moi même reste libre d'accès et peut être lu de tous. Ce texte #10 fera t-il parti de ceux que je souhaiterai supprimer ?